Le fil des printemps
Jura-t-il de ne jamais quitter et il disparu dans une nuit avortée, de noir et de sombre, qui a su jeter une ombre savante sur les ténèbres d'une âme de qui elle dépendait...
Et que lui reprocher? Il a su garder la seule parole que ses excès ont épargné... Il a su être l'homme, le vrai... celui qui a brisé la barrière de haine dans laquelle cette âme obscure se cloitrait... Il a su donner une raison pour quitter dignement... Elle a été retenue malgré sa faiblesse... ou a-t-elle été refusée? Seule cette âme triste pourrait dire... mais elle refuse, encore, de parler...
Il revint la voir, maitre d'une nuit qui semblait être devenue éternité, tuer ses diluviennes émotions auxquelles n'a-t-il jamais eu le luxe de céder durant ces nuits peintes de clair-obscure que le sang qui coule de ses yeux a dérobé... Aimant, souriant et un "au revoir"... et lui interdit-il d'arroser sa tristesse de larmes après son funeste départ... puis s'en est-il allé et s'est-il effacé dans une ruelle sombre qu'éclairait une lune fatiguée...
Chaque jour passant ne cessait de se prolonger et les soupirs du temps commencèrent a éroder le souvenir de cette nuit écourtée, mais la douleur demeurait inchangée... et ivre, elle allait se confier, avouer l'amertume qu'elle nourrissait... elle avait perdu le sens des mots mais elle a su faire de ses pleurs un langage secret... et elle se dématérialisait au fur et à mesure que le contenu de son cœur se déversait...
Morte est-elle depuis que seul elle est... et se mit-elle à flotter, sans contestant ni partenaire, sur la face d'un ciel sans lune et nullement étoilé... dans un vide sans frontières qu'il avait, de son sourire, si longtemps peuplé... pour ce qui aurait eu l'air d'être des éternités...
Et elle ne pouvait oublier les années passées dans ses bras, à compter les battements de son cœur et a écouter ses lèvres chanter les mots que d'autres lèvres ne pouvaient que dire... et, de son essence, fit-elle la sépulture d'un amour que la tristesse n'a pas épargné même si elle savait au fond que leur histoire n'était pas encore terminée et que, demain, aujourd'hui sera un jour passé et dépassé...